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Photo du rédacteurRoberJe

L'art abstrait et moi (ou les aventures d'une peintre autodidacte)


La peintre RoberJe dans l'atelier de Claude Yvel en train de broyer du blanc de plomb.
La peintre RoberJe en train d'apprendre à broyer les pigments.

Ma sœur aînée a fait ses études aux Beaux-Arts de Québec. La mode était à l’abstrait: ma sœur faisait donc de la peinture abstraite.


Je n’y comprenais rien. Tout ce que j’avais retenu, c’était que pour faire de l’art abstrait, tu avais besoin de peintures, de pinceaux, d’une surface à peindre et de beaucoup d’aplomb pour vendre ensuite ton art.


Malgré tout, lorsque j’ai découvert ma passion des couleurs, j’ai d’abord essayé de faire de la peinture abstraite. Enfin, telle que je la comprenais à l’époque!


Je n’ai pas aimé.


J’avais l’impression de patauger dans la bouette. Je ressentais un besoin viscéral de comprendre la technique avant d’entreprendre quoique ce soit.


Je me suis donc plongée dans la lecture des maîtres anciens: Leonardo da Vinci, Cennino Cennini et d’autres. parallèle, j’ai consacré une année complète à pratiquer le dessin au crayon de plomb avant d’explorer la couleur.

Tout au long de mon parcours en autodidacte, j’ai eu la chance de faire des rencontres inestimables.


L’une des plus importantes fut celle de Marc Havel, alors restaurateur au musée du Louvre. Il venait de publier La Technique du tableau. Cette œuvre majeure est rapidement devenue mon livre de référence. Jusqu'au décès de M. Havel, j’ai eu le privilège d’entretenir avec lui une correspondance. Il répondait rapidement à toutes mes questions techniques.


Autre rencontre déterminante: Claude Yvel.


J’admirais ce peintre du trompe-l’œil et ami de Marc Havel qui n’a pas hésité à me recommander quand je lui en ai fait la demande.


Le peintre m’a accueillie une première fois dans son atelier de la rue Froidevaux à Paris. Claude Yvel m’a appris à broyer les couleurs, à connaître la propriété des différents pigments et à travailler avec les glacis.


Je suis revenue à quelques reprises par la suite, le temps de peindre des ébauches à l’huile sous sa direction.


Je prenais confiance en moi, j’avais une idée plus claire de la direction que j’allais prendre et mon jugement sur l’art abstrait n’avait pas changé.


C’est alors que Jean Paul Riopelle a croisé ma route.


La vie a un sens de l’humour très particulier, tu le savais?


Ah là là, les aventures d'une peintre autodidacte!


[À suivre]

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Emma

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